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Des activistes dénoncent les violences faites aux femmes pendant le processus électoral en RDC
C’est à travers un point de presse à Lingwala au nord de Kinshasa que des activistes engagées dans la défense des droits des femmes ont vivement condamné les violences infligées aux femmes au cours du processus électoral de 2023 en République démocratique du Congo.
Anny Modi, activiste des droits des femmes, a exprimé son indignation, soulignant l’aggravation des violences envers les femmes pendant les élections. Elle a souligné que ces actes se sont produits non seulement dans les zones de conflits, justifiés par la présence de la guerre, mais également dans des territoires sans conflits armés tels que Malemba Nkulu, Kananga, Kinshasa et le Kasaï.
Ces violences, selon Mme Modi, trouvent leur origine dans les messages de haine et d’appartenance sociale diffusés pendant la campagne électorale. Elle a souligné que le processus électoral devrait garantir les droits politiques de chaque citoyen congolais, mais que cela n’a pas été le cas pour les femmes, qui ont été victimes de violences, y compris des attaques à caractère sexuel exposées dans les rues et sur les réseaux sociaux.
Anny Modi a appelé à l’action judiciaire, soulignant que la justice doit être rendue, et a exhorté les procureurs à agir dans différentes juridictions, notamment à Kananga, Luilu, Malemba Nkulu et Kinshasa. Elle a également suggéré la possibilité de recourir à la justice si les procureurs n’agissent pas efficacement.
Denise Mvila Malanda, vice-bourgmestre de la commune de Lingwala, a souligné l’importance de l’implication personnelle de la ministre du Genre et droits humains pour que les auteurs de ces actes soient punis.
Appel à la conscience citoyenne pour le maintien de la paix
Soulignant que les questions des droits humains n’ont pas de couleur politique ni de limites, des représentantes de la jeunesse ont lancé un appel à la conscience citoyenne pour le maintien de la paix sur toute l’étendue de la RDC.
Nora Ipanga, activiste des droits humains, a appelé la jeunesse à rester unie en tant que famille, nation et pays après les élections. Elle a insisté sur le fait que le travail sur les questions de paix et de sécurité dans les communautés ne devrait pas être influencé par la manipulation politique et individuelle.
Noëlla Masele, commissaire en chef de la dynamique « femmes » à l’Université catholique du Congo, a appelé à dire non aux violences faites aux femmes en milieu estudiantin, soulignant l’importance de sensibiliser les autorités académiques et politiques à s’impliquer dans la lutte contre ces fléaux.
Ce point de presse a été initié en réaction aux actes de violence envers les femmes, notamment le lynchage au Kasaï, rendu public sur les réseaux sociaux lors des scrutins couplés du 20 décembre dernier. Cinquante femmes activistes, dont des médecins, juristes et maraîchères, ont participé à cette initiative protestante et interpellatrice.