Bon à savoir
La Saint-Valentin : une fête universelle aux multiples
Le 14 février, c’est la fête des amoureux. Dans de nombreux pays, les couples s’échangent des mots doux, des cadeaux, des fleurs ou des chocolats pour célébrer leur amour. Mais d’où vient cette tradition ? Est-elle partagée par toutes les cultures ? Quel est son impact sur la société et l’économie ? Voici quelques éléments de réponse.
L’origine de la Saint-Valentin
L’origine de la Saint-Valentin est incertaine. Certains y voient une origine païenne, liée aux Lupercales, des fêtes romaines célébrées du 13 au 15 février en l’honneur du dieu Faunus, protecteur des troupeaux et de la fécondité. D’autres y voient une origine chrétienne, liée à la mémoire de saint Valentin, un prêtre romain qui aurait été martyrisé le 14 février 270 pour avoir célébré des mariages clandestins entre les soldats et leurs fiancées, défiant ainsi l’interdiction de l’empereur Claude II.
Ce qui est sûr, c’est que la Saint-Valentin comme fête des amoureux est attestée au XIVe siècle dans la Grande-Bretagne encore catholique, où l’on pensait que les oiseaux choisissaient ce jour pour s’apparier. Des poètes comme Geoffrey Chaucer ou Charles d’Orléans ont alors associé le 14 février à l’amour courtois. La coutume s’est ensuite répandue dans toute l’Europe, puis dans le monde anglo-saxon, notamment aux États-Unis, où la vente de cartes de vœux a connu un essor au XIXe siècle.
La conception de la Saint-Valentin selon les cultures et les continents
La Saint-Valentin est aujourd’hui célébrée dans plus de 50 pays, mais pas de la même manière selon les cultures et les continents. En Occident, la Saint-Valentin est surtout une fête commerciale, qui profite aux fleuristes, aux chocolatiers, aux bijoutiers, aux restaurateurs ou aux hôteliers. Selon une étude de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), les Français ont dépensé en moyenne 142 euros pour la Saint-Valentin en 2020, soit une hausse de 28% par rapport à 2019. La rose rouge est le symbole de la passion, mais d’autres fleurs peuvent exprimer des sentiments différents selon le langage des fleurs.
En Asie, la Saint-Valentin est également une fête populaire, mais avec des variantes. Au Japon, ce sont les femmes qui offrent des chocolats aux hommes, qu’ils soient leur amoureux, leurs collègues ou leurs amis. Il existe deux types de chocolats : le giri-choco, qui signifie le chocolat d’obligation, et le honmei-choco, qui signifie le chocolat du cœur. Un mois plus tard, le 14 mars, les hommes rendent la pareille aux femmes en leur offrant du chocolat blanc, des bijoux ou des vêtements. C’est ce qu’on appelle le White Day. En Chine, la Saint-Valentin occidentale coexiste avec la fête des amoureux traditionnelle, le Qi Xi, qui a lieu le septième jour du septième mois du calendrier lunaire. Selon la légende, ce jour-là, le bouvier et la tisserande, deux amants séparés par la Voie lactée, peuvent se retrouver grâce à un pont formé par des pies. Les amoureux s’offrent des fleurs, des fruits ou des lanternes, et les jeunes filles font des vœux pour trouver l’âme sœur.
En Afrique, la Saint-Valentin est aussi une fête appréciée, mais qui suscite parfois des controverses. Certains y voient une influence occidentale qui menace les valeurs traditionnelles, notamment dans les pays musulmans. Au Maroc, par exemple, la Saint-Valentin est tolérée, mais pas officiellement reconnue. Les amoureux s’échangent des cadeaux, mais sont moins démonstratifs avec les marques d’affection en public. Toutefois, d’autres y voient au tout de même une occasion de célébrer l’amour, la paix et la solidarité, au-delà du couple. En Afrique Centrale ou l’Ouest, la Saint-Valentin est plutôt la fête de la bienséance. Elle est l’occasion de promouvoir non seulement les bonnes manières, le respect et la tolérance entre les couples mais de raviverla flammede l’amour.
L’impact social et culturel de la Saint-Valentin
La Saint-Valentin est résolument une fête qui a traversé les siècles et les frontières, en s’adaptant aux contextes et aux coutumes de chaque région et pays. Elle a un impact social et culturel indéniable, car elle reflète les représentations et les pratiques de l’amour dans le monde. Elle peut être vue comme un vecteur de communication, de créativité, de diversité, mais aussi de consumérisme, de conformisme, de pression sociale. Elle peut être vécue comme un moment de bonheur, de partage, de surprise, mais aussi comme une source de stress, de frustration, de solitude. Elle peut être fêtée avec enthousiasme, avec indifférence, avec ironie, ou même avec résistance. Bref, la Saint-Valentin est une fête qui ne laisse pas indifférent, et qui invite à s’interroger sur le sens et la place de l’amour dans nos sociétés.