Economie
Mali : l’interdiction d’exportation du bétail fait perdre plus de 77 milliards de FCFA
L’interdiction d’exportation du bétail par les autorités de transition du Mali a entraîné une perte de plus de 77 milliards de FCFA pour le pays en 2022, selon un rapport de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
Le bétail est le troisième produit d’exportation du Mali, après l’or et le coton. Il est particulièrement prisé dans la sous-région ouest-africaine, notamment en Côte d’Ivoire et au Sénégal.
En réaction aux sanctions économiques et financières de la Cédéao et de l’Uemoa, qui ont frappé le Mali en raison de la prolongation de la transition, les autorités maliennes ont interdit l’exportation du bétail en juin 2022.
Cette mesure a eu des conséquences négatives sur les revenus des acteurs de la filière bétail. Les recettes de ce secteur ont chuté de 55,4 %, passant de 139,4 milliards de FCFA en 2021 à 62,1 milliards de FCFA en 2022.
Au total, les exportations du Mali ont augmenté de 659,8 milliards de FCFA en 2022, pour atteindre 3 353,6 milliards de FCFA. Cette hausse est principalement due à la bonne tenue de la vente d’or non monétaire et du coton-fibre.
L’or non monétaire a rapporté 2 726,3 milliards de FCFA en 2022, soit une hausse de 596,9 milliards de FCFA par rapport à 2021. Le coton-fibre a permis au Mali d’encaisser 294,9 milliards de FCFA en hausse de 138,3 milliards par rapport à 2021.
La destination des exportations du Mali place le continent africain en première position avec un montant de 1 327,2 milliards de FCFA liés à la forte exportation d’or vers l’Afrique du Sud. L’Europe vient en deuxième position avec 956 milliards également liés toujours à l’or dont une partie importante est exportée vers la Suisse. Quant au continent asiatique, il est en troisième position avec 797 milliards drainés par le coton et les autres produits.
L’interdiction d’exportation du bétail est une mesure qui a eu un impact négatif sur l’économie malienne. Elle a entraîné une perte de revenus importante pour les acteurs de la filière bétail et a également privé les pays voisins d’une source d’approvisionnement en viande rouge.